Les sources minérales naturelles de Vichy étaient
connues et fréquentées à l’époque romaine. Le premier établissement thermal de
Vichy portait le nom de Aquæ Callidæ.
Comme beaucoup d’établissements, les thermes de Vichy
sont tombés en désuétude mais les eaux de Vichy sortent de leur oubli en 1686,
grâce à Mr Fouet, nommé intendant à Vichy. Madame de Sévigné et Mesdames sœurs
du Roi Louis XVI permettent à Vichy de reconquérir la célébrité.
En décembre 1790, la nationalisation des biens dans
l’ancien Domaine Royal permet à l’Etat Français de devenir propriétaire des
sources qui seront exploitées par la Compagnie Fermière et le premier périmètre
de protection des eaux sera institué le 23 janvier 1861.
De très nombreux établissements thermaux existeront
également à Vichy. Les principaux seront : les établissements thermaux de 1, 2
et 3ème classe, l’établissement thermal du Chalet Médical, l’établissement des
Bains de l’Hôpital, l’établissement de l’Hôpital Militaire, l’établissement
thermal de la source Lardy, l’établissement thermal de la source Larbaud.
Plus tard, devant le succès des activités
d’embouteillage, de très nombreux forages sont créés, en particulier sur la
commune de St-Yorre. La concurrence étant rude, de nombreuses petites exploitations
vont se regrouper pour former l’ancêtre de la Société Commerciale d’eaux
minérales du Bassin de Vichy (SCBV). Le dernier décret (17/04/1930) sur les
périmètres de protection des sources déclarées d’intérêt public mettra fin à la
guerre des sources qui existait jusque-là.
En 1960, la SCBV est propriétaire d’environ 150
sources entrant dans la composition du mélange de la « source Royale ». La
difficulté à gérer tous ces ouvrages, souvent vétustes, conduit la SCBV a
engager des travaux de regroupement des sources en réalisant des captages plus
performants.
La Compagnie de Vichy exploite 9 sources domaniales dans une
zone préservée grâce à un périmètre de protection : 5 sur la commune de Vichy :
sources Célestins, Chomel, Grande-Grille, Hôpital et Lucas, 2 sur la commune
d’Abrest, la Source du Lys et la Source du Dôme, 1 sur la commune de
Bellerive-sur-Allier : la source Boussange et 1 sur la commune d’Hauterive :
la source Antoine.
4 autres sources sont inexploitées (Parc, Etoile, Généreuse
et Larbaud) et pour les 3 dernières, Dubois, Lardy et Prunelle, le captage est
obturé ou perdu.
Certaines eaux se prêtent à un usage exclusivement curatif, jaillissant à 60°, elles sont réservées à la maturation des boues utilisées dans les soins thermaux ou, riches, elles sont utilisées pour la fabrication des pastilles. D'autres, plus légères, se prêtent à une consommation habituelle.
Source Lucas
Cette source était déjà connue à l’époque romaine. Son
nom actuel vient du « Médecin Inspecteur des Eaux » de Vichy, le baron Auguste
Lucas (1768-1833) qui acheta la source pour le compte de l'État.
Elle est décrite la première fois en 1605, par Jean
Banc sous le terme de « source tiède », elle existait déjà à l’époque
gallo-romaine (des vestiges d’une piscine ont été mis à jour).
En 1636, la source est distribuée par deux fontaines.
En 1844, le captage de la source du Parc, entraînera une baisse du débit des
sources. Des travaux de dégagement et d’approfondissement (puits de 7 m de
profondeur) seront entrepris. En 1854, un nouveau puits est creusé à 5 m du
premier puits Lucas qui est alors
remblayé.
Le 23 janvier 1861, la source est déclarée d’intérêt
public. Elle est inscrite dans le périmètre de protection du 17 mai 1874.
C’est la plus minéralisée des sources de Vichy. Son
débit est de 16,6 l/min et sa température est de 27°C.
En 1903, la buvette originellement située au-dessus du
puits de 1854, est transférée dans le Hall des Sources.
Actuellement, propriété de l’Etat, exploitée par la
Compagnie Fermière de Vichy (CFV), elle alimente des buvettes dans le Hall des
Sources et dans l’établissement thermal Callou.
Source du "Parc "
La source est apparue le 9 janvier 1844 à 47 m de
profondeur suite aux travaux engagés en 1843 par les frères Brosson et a
entraîné une diminution du débit et de la température des sources des
Célestins, Chomel, Puits Carré, Grande-Grille, l’Hôpital et Lucas. Le 12
février de la même année, l’ouvrage est mis sous scellés.
En 1846, les scellés sont levés et les sels de la
source sont utilisés pour la fabrication de pastilles.
Elle est vendue en 1852, puis en 1853, elle passe dans
le giron de l’Etat et sera utilisée pour les bains de l’établissement thermal
et en 1857, l’eau de la source alimente une buvette.
L’autorisation d’exploiter est donnée le 23 janvier 1861 et la source sera incluse dans
le périmètre de protection du 17 mai 1874.
Pour remédier aux baisses de débit, 5 curages sont
réalisés entre 1908 et 1934, et en 1945, un recaptage complet est réalisé. Il
permet de stabiliser le débit à 5 l/mn.
En 1971, la buvette localisée à coté du chalet de la
Compagnie Fermière est fermée et l’eau qui a une température de 23,8°C, est
amenée au Hall des Sources.
Les difficultés de maintenance de cet ouvrage, situé
dans le sous-sol d’un bâtiment abritant la direction de la CFV, conduiront la
Compagnie Fermière de Vichy à faire obturer l’ouvrage en mars 2004.
Source Chomel
À l’origine appelée « Puits Carré », elle doit son nom
à la mémoire du médecin « Intendant Général des Eaux » de Vichy en activité au
début du XVIIIe siècle qui la fit aménager en 1750. La source Chomel était
connue et utilisée à l’époque gallo-romaine comme l’attestent les vestiges
(buvette et bains) mis à jour à l’occasion de travaux exécutés en 1944.
Elle est décrite en 1569 sous le nom de « grand puys
quarré » par Nicolas de Nicolay. Elle fait partie avec la source Grande Grille
de la « Maison du Roy », premier établissement thermal de Vichy créé en 1618.
Le puits carré comporte 3 émergences : le grands
puits carré (48.8 °C), le petit puits
carré (ou fontaine des laveuses) découvert en 1707 (50 °C) et le puits Chomel
découvert en 1728, lors de la réfection de l’établissement de bain (49,4 °C).
En 1819, le petit puits carré est réuni au grand puits carré. L’ensemble
dénommé « puits carré » est artésien. En 1853, le puits carré et le puits
Chomel sont réunis sous le nom de source Chomel.
Le 23 janvier 1861, la source est déclarée d’intérêt
public. Elle est inscrite dans le périmètre de protection du 17 mai 1874.
Des pollutions bactériennes en 1949 et 1950, dues à
des infiltrations d’eau de surface, obligèrent la Compagnie Fermière à recapter
la source par forage.
Propriété de l’Etat, exploitée par la CFV (Compagnie
Fermière de Vichy) depuis 1853, la source Chomel très riche en fluor, a un
débit de 42 l/min et sa température est de 43,5° C. Elle est utilisée pour les
bains et buvette depuis l’époque romaine, embouteillage (1903) et pour la
fabrication des pastilles de « Vichy » (extractions des sels).
Source Grande-Grille
Son nom lui vient d’une grille de fer destinée, dans
le passé, à empêcher les animaux de venir s’abreuver à cette source dont ils
étaient friands. Jusqu’en 1675, elle est décrite avec la source Chomel (ex
Grand Puits Carré). En 1722, elle alimente, la maison du Roy, premier
établissement thermal de Vichy ; en 1734, elle est principalement utilisée
en buvette.
Affectée en 1844 par le captage de la source du Parc,
située à 200 m au Sud, des travaux de recaptage seront entrepris entre 1845 et
1847 puis de 1853-1854.
Le 23 janvier 1861, la source est déclarée d’intérêt
public et est intégrée au périmètre de protection des sources du 17 mai 1874.
En 1901, le captage de la source de Boussange (commune
de Bellerive) entraîne une diminution du débit et une perte de la limpidité de
la source Grande Grille.
En 1903, la source est amenée jusqu’au Hall des
Sources. Des travaux de réfection du captage sont entrepris en 1930, et
1943-1944.
Originellement utilisée pour les bains (alimentation
de la Maison du Roy), elle est ensuite présentée en buvettes et enfin
embouteillée de 1903 à 1991.
Actuellement propriété de l’Etat, exploitée par la CFV
(Compagnie Fermière de Vichy), l’eau, riche en fluor, qui émerge à 39°C avec un
débit de 29,4 l/mn est utilisée en cures de boisson (buvettes dans le Hall des
Sources et dans l’établissement thermal Callou).
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Pour la Source des Célestins,
la Source Lardy, la Source de l’Hôpital, la Source Boussange et la Source Antoine, Voir les articles spécifiques.
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